Actu’Air N°49 : Décembre 2020
- On 8 décembre 2020
- En Actu'Air
EN BREF :
-
5 novembre – Le CAA a publié sa note d’information trimestrielle relative aux résultats du secteur de l’assurance au troisième trimestre 2020. Dans le contexte sanitaire actuel et la méfiance des épargnants, le secteur de l’assurance est particulièrement impacté: L’assurance-vie observe une baisse de ses encaissements de plus de 30% depuis le début de l’année. De son côté, l’assurance non-vie résiste mieux à la crise, notamment grâce aux effets bénéfiques du Brexit.
-
23 novembre – Réglementation : l’EIOPA, les autorités européennes de surveillance (ESA) et l’autorité européenne des marchés financiers ont publié un rapport contenant des projets de normes techniques de réglementation (RTS). Ce rapport permet de modifier le règlement délégué de la Commission sur les techniques d’atténuation des risques pour les dérivés non compensés par une contrepartie centrale.
EIOPA : Vers une intégration des modèles climatiques dans le calcul du « SCR Catastrophes naturelles »
La « finance verte » est aujourd’hui l’un des thèmes favoris de l’agenda mondial. Il se retrouve dans les préoccupations de l’Union européenne sous différents aspects. Le premier, que nous pourrions qualifier de « labellisation », a déjà donné lieu à une abondante littérature réglementaire, brillamment exposée lors de la dernière conférence de l’ILAC (Institut Luxembourgeois des Actuaires). Un autre aspect important est celui qui recommande d’inclure l’amélioration attendue des risques intégrant la préoccupation de durabilité dans la tarification. Notons aussi qu’au niveau prudentiel, il est actuellement convenu que le niveau d’exigence de capital des assureurs restera indépendant de leur implication dans la « finance verte ».
Le document de travail publié par l’EIOPA ce 2 décembre porte encore sur un autre aspect, d’ordre technique cette fois. Il se propose d’obtenir l’avis des entreprises et autres acteurs intéressés sur une méthodologie d’intégration de l’anticipation des changements climatiques sur la détermination du SCR relatif aux catastrophes naturelles. Il s’agit donc d’un document de nature exclusivement prudentielle qui interroge le marché sur la manière de calibrer la formule standard (les modèles internes ne sont pas concernés ici) en y intégrant une modélisation des changements climatiques et de leurs conséquences. La méthodologie serait fournie par des prestataires spécialisés et serait complétée par des extrapolations basées sur les données d’expérience. Cette consultation s’inscrit dans la ligne de celle du 5 octobre dernier qui s’intéressait à l’intégration des changements climatiques dans les scénarios ORSA et qui est en cours jusqu’au 5 janvier.
L’EIOPA propose un scénario prévoyant une augmentation de la température globale de 1,5° par rapport à la référence,
sur une période de 5 à 10 ans. Ce scénario serait intégré dans un modèle déduisant les conséquences sur la fréquence et la sévérité des phénomènes pris en compte pour la notion de catastrophe naturelle : tremblement de terre, tempête, grêle, inondations, glissements de terrain. Notons que tous ces périls ne sont pas pris en compte dans tous les pays de l’EEA ni par toutes les lignes de produits. L’EIOPA propose, dans la foulée, d’ajouter le péril d’incendie de forêt, d’étendre la matrice pays/périls et de soumettre les assurances agricoles au SCR Catastrophes naturelles. Le document suggère des pistes pour obtenir l’impact sur le SCR, par voie d’un chargement ou d’une adaptation de la matrice des corrélations espaces/périls. Enfin, est abordée la question du rythme des recalibrations de la formule.
Les commentaires des acteurs intéressés sont attendus pour le 26 février 2021.
Un risque global toujours « très élevé » dans le tableau de bord de l’EIOPA
Dans sa dernière publication du tableau de bord des risques (octobre 2020 sur base des données Solvabilité II au 30 juin), l’EIOPA met en exergue les risques « macro », considérés comme « très élevés », avec une perspective négative sur les 12 mois à venir. Sont en cause la persistance de la pandémie et une nouvelle baisse des taux souverains, les deux éléments pouvant d’ailleurs être corrélés. En revanche, les risques de crédit et de marché s’améliorent et se situent au niveau « moyen » par rapport au trimestre précédent, tout en conservant une perspective négative. La profitabilité et la solvabilité des entreprises sont également évaluées en progrès, à un risque de niveau « moyen ».