Actu’Air N°95 : Juin 2025
- On 2 juin 2025
EN BREF :
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6 mai 2025 : Position de l’Association des compagnies d’assurance et de réassurance (ACA) dans le cadre du débat national sur la réforme du système de retraites. L’ACA plaide pour un renforcement et une modernisation des 2ème et 3ème piliers.
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15 mai 2025 : Lancement par l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP / EIOPA) d’une enquête auprès des assureurs européens sur leur utilisation de l’IA générative.
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15 mai 2025 : Participation des présidents de l’ACA, de l’ABBL et de l’ALFI à une réunion à Bruxelles sur la simplification des réglements européens.
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16 mai 2025 : Revue thématique réalisée par la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) et la Banque centrale du Luxembourg (BCL) sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le secteur financier luxembourgeois.
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20 mai 2025 : Communiqué du Commissariat aux assurances sur les chiffres du 1er trimestre 2025, qui confirme l’augmentation de l’encaissement tant pour le secteur de l’assurance vie que pour l’assurance non-vie.
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20 mai 2025 : Communiqué de l’Autorité bancaire européenne (ABE) relatif à la publication de son rapport annuel.
FEUILLE DE ROUTE SOCIALE DU GOUVERNEMENT : CAP VERS L’AUTOMNE 2025
Le gouvernement luxembourgeois, par la voix de son Premier ministre lors de son discours annuel sur l’état de la nation, ainsi que celle de Martine Deprez (Ministre de la Santé et de la Sécurité sociale), a tracé quelques grandes lignes concernant l’avenir du système de pensions.
Conformément au calendrier communiqué au début de l’année, après les tables rondes avec l’ensemble des parties prenantes, la contribution du grand public et les échanges avec les groupes politiques, l’heure est dorénavant aux propositions du gouvernement.
Cette réforme s’articulerait principalement autour d’une augmentation de l’âge de départ effectif à la retraite, de telle manière que celui-ci, aujourd’hui de 60 ans en moyenne, se rapproche de l’âge légal, à savoir 65 ans. Le gouvernement souhaite donc, sans toucher à cet âge légal, faire en sorte que les actifs partent plus tard à la retraite. Si depuis quelques années des incitations existent, elle ne se sont pas montrées particulièrement efficaces, par conséquent il est question de rendre le système plus contraignant, via une hausse progressive de la durée de cotisation de 3 mois chaque année, jusqu’à atteindre un plafond de 45 ans de cotisations maximum. De même, le gouvernement souhaite supprimer certains avantages dévolus aux retraités avant les 65 ans. En parallèle, la réforme serait plus flexible dans la prise en compte des années d’études, notamment en cours de carrière, et il est pour l’instant exclu d’augmenter les cotisations, afin de préserver la compétitivité du pays et ne pas nuire aux entreprises.
En ce qui concerne le calendrier, des discussions sont encore en cours au sein du gouvernement afin d’établir une position commune et consensuelle. Il a été indiqué que les consultations prendraient fin début juillet et qu’un avant-projet de loi serait présentée aux parlementaires à l’automne.
Des problèmes semblent toutefois poindre dans les relations entre les différents ministères et les syndicats. Si ceux-ci doivent être impliqués dans les discussions relatives à cet avant-projet de loi, ils se plaignent d’une relation peu fluide avec leurs interlocuteurs gouvernementaux, ces derniers ayant fait le choix de s’éloigner du format traditionnel de la réunion tripartite.
Cet agacement des syndicats se traduira fin juin par une première manifestation contre les projets de la coalition au pouvoir.
En tout état de cause, les contours de la future loi sont pour le moment encore vagues, ainsi que les modalités des discussions complémentaires avec les parties prenantes pour ficeler l’avant-projet devant être présenté à l’automne ; ce qui est étonnant après les mois de débats, de tables rondes et de contributions diverses depuis octobre 2024. Si le Luxembourg a fait le choix intéressant de laisser sa place et sa chance au débat concernant l’évolution de son système de retraite, il semble qu’il y ait désormais quelques hésitations et une absence de cap clair, tant sur la forme que sur le fond, ce qui risque de créer une situation délicate d’entre-deux, ne générant potentiellement que des mécontents, ce qui crisperait davantage le débat et aggraverait un dialogue social déjà compliqué.
En parallèle de ce débat sur le financement des pensions, avait été lancée en novembre 2024 à l’initiative de Martine Deprez une réflexion sur le financement de l’assurance maladie – maternité. En effet celle-ci a vu en 2024 son déficit se creuser, et les perspectives pour 2025 ne vont guère dans le bon sens. Le Ministère de la Santé et de la Sécurité sociale avait donc souhaité, avec l’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS), l’Inspection générale des finances (IGF), la Caisse nationale de santé (CNS) et les syndicats étudier les différentes pistes possibles pour redresser ses comptes. Un comité s’est dans ce cadre tenu en mai afin de préparer la réunion quadripartite de l’automne 2025, lors de laquelle des mesures seront présentées.
Ce sera donc durant cet automne 2025 que, tant pour le système des retraites que pour celui de la sécurité sociale, l’horizon s’éclaircira, et qu’un cap social clair devrait être défini pour le Luxembourg pour les prochaines décennies.
EVENEMENTS A VENIR
- 5 juin 2025 : 15ème conference internationale de Insurance Europe “Insurance matters – protecting and investing in a changing world”
- 5 juin 2025 : Conférence de l’ILAC Credit & Political Risk “Underwriting short long term term events trends amidst whiplash”