Actu’Air N°83 : Avril 2024
- On 8 avril 2024
- En Actu'Air
EN BREF :
- 31 Janvier – ACA: La Chambre des Députés Luxembourgeoise a adopté un projet de loi concernant l’assurance responsabilité civile automobile. Ce projet permet notamment de faciliter le recours à la sous-traitance pour les compagnies d’assurance.
- 27 Mars – Paperjam: L’assurance doit-elle payer les rançons versées suite à une cyberattaque? Les avis divergent entre la France et le Luxembourg. En effet la France a autorisé cette pratique, mais les assureurs luxembourgeois redoutent des effets néfastes, avec notamment une baisse de la vigilance envers les cyberattaques.
- 28 Mars – Paperjam: Une baisse des primes émises de 6.1% a été constatée en 2023 sur les chiffres de l’ACA. Ces chiffres de l’ACA montrent également que l’assurance vie (-17.5% de primes émises pour 19 milliards d’euros) est entrain de céder le rôle de leader de l’activité assurancielle à l’assurance non-vie (+9.2% de primes émises pour 18.8 milliards d’euros).
L’EIOPA LANCE UN TEST DE RESISTANCE BASE SUR LES TENSIONS GEOPOLITIQUES
« Marchés: danse au-dessus du volcan ». C’est ainsi que l’économiste Etienne de Callataÿ avait intitulé sa conférence donnée le 14 mars dernier à l’Institut Luxembourgeois des Actuaires, avant de nuancer ce propos quelque peu provocateur par une analyse de différents facteurs dont certains finalement favorables aux perspectives économiques. Mais, dans cet ensemble composite, la dimension géopolitique est souvent perçue comme la plus porteuse de risques difficilement maîtrisables, avec des conséquences potentiellement dévastatrices sur l’économie et sur la solidité des entreprises d’assurance. Cette opinion est partagée par l’EIOPA, qui consacre son exercice de stress test 2024 aux effets d’une intensification et/ou d’une prolongation des tensions géopolitiques sur la résistance des compagnies d’assurance, tant du point de vue de leur solvabilité que du point de vue de leur liquidité.
Le scénario a été élaboré en coopération avec le Comité européen du risque systémique (CERS) et vise une situation plus tendue que celles qui sont prises en compte par les simulations effectuées dans le cadre normal de Solvabilité II. Il prévoit un certain nombre de perturbations avec un effet « boule de neige » sévère. Au départ, on suppose une résurgence généralisée des perturbations de la chaîne d’approvisionnement (voir crises COVID et russo-ukrainienne), entraînant une baisse de la croissance et une hausse de l’inflation, celle-ci provoquant une spirale ascendante des coûts salariaux à l’origine d’une nouvelle poussée inflationniste. Les taux d’intérêt sont, en conséquence, revus à la hausse, plus particulièrement à court terme, avec une possible inversion de la courbe des taux. La hausse des taux, combinée à une croissance ralentie entraîne des difficultés de financement de l’économie. Les « spreads » de crédit s’élargissent en conséquence. Au fil du temps, les tensions inflationnistes finissent par diminuer, mais la croissance reste entravée. Ces conditions défavorables pèsent sur l’ensemble des valorisations, toutes catégories d’actifs confondues. Les chocs sont calibrés pour être graves, mais plausibles. Pour les compagnies d’assurance, ils affectent aussi bien le passif que l’actif, avec, par exemple, un accroissement significatif des demandes de rachat et des conséquences sur la liquidité.
L’approche générale est micro-prudentielle. Toutefois, elle ne constitue pas un examen pour chaque entreprise participante, mais plutôt une source d’informations utilisables pour formuler des recommandations au niveau du secteur. Les entreprises sont invitées à dérouler le scénario sous deux corps d’hypothèses relatives aux actions de gestion prises en considération.
Le cœur de cible est, assez naturellement, constitué de très grosses entreprises participant au risque systémique, mais s’y ajoutent quelques entreprises de moindre envergure. Au total, 48 groupes sont approchés, dans 20 Etats-membres, représentant près de 75% du marché sur base des actifs. Ces données sont aussi une indication intéressante de la concentration du marché et des risques associés.
La note de l’EIOPA décrivant le scénario et le processus été publiée ce 2 avril. A partir du 8 avril s’ouvre une phase de questions et réponses pendant laquelle les entreprises peuvent introduire des demandes de clarification. Les résultats des calculs sur base des scénarios prescrits doivent parvenir aux autorités pour la mi-août. La validation et l’analyse des résultats se poursuivront jusqu’à la mi-décembre 2024, date de publication des rapports finaux. En espérant, évidemment, que d’ici là le volcan n’ait pas explosé !
Merci Jean-Paul !
Nous profitons de la parution de notre lettre d’information mensuelle pour souhaiter à notre collègue Jean-Paul André-Dumont une excellente retraite.
En effet, après un long et brillant parcours dans le monde de l’assurance, d’abord en Belgique avant d’arriver à Luxembourg en 2008, Jean-Paul est parti à la retraite ce 3 avril dernier à l’occasion de son 65ème anniversaire.
Tous ceux qui ont eu l’occasion de collaborer avec Jean-Paul ou de le croiser dans des rassemblements de la profession pourront confirmer que Jean-Paul était un passionné des questions de l’assurance, et qu’il était également un grand technicien, bien au-delà de son domaine d’expertise initial qu’est l’actuariat.
Merci Jean-Paul pour ces dernières années passées chez Forsides Luxembourg au cours desquelles tu nous as fait profiter de cette longue et belle expérience. Aussi notamment au travers de ta patte inimitable dans la rédaction de cet Actu’Air mensuel.
Nous te souhaitons beaucoup de bonnes choses pour la suite et les nouveaux challenges (au moins 13 😉) qui t’attendent !!!
EVENEMENT A VENIR
- 25 avril 2024 : Conférence ILAC : Risque de liquidité