Actu’Air N°69 : Décembre 2022
- On 6 décembre 2022
- En Actu'Air
EN BREF :
- 16 novembre – CAA : Le communiqué de presse du CAA concernant les indicateurs trimestriels (3ème trimestre 2022) a été publié. Les tendances observées depuis le début d’année se confirment. Pour le secteur de l’assurance non-vie, l’encaissement à l’international continue de croître avec une hausse de quasiment 16%, quant au marché local, la hausse atteint presque 10%. A l’inverse, l’encaissement en assurance vie baisse à la fois sur les UC et les fonds garantis.
- 18 novembre – L’EIOPA souligne une nouvelle fois son soutien aux secteurs de l’assurance et de la retraite dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans la transition vers une économie durable. L’EIOPA fournissait déjà du support dans le cadre de l’ORSA, et étend désormais son soutien à la mise en application du règlement sur les informations à fournir en matière de finance durable.
- 30 novembre – CAA : Les résultats de l’enquête du CAA lancée suite aux inondations de juillet 2021 ont été publiés. L’objectif de cette enquête était d’analyser la charge de sinistralité ainsi que les mesures prises par les entreprises suite à cette catastrophe naturelle. Le CAA a notamment constaté que les primes d’assurance et de réassurance liées aux inondations ont augmenté et que les assureurs ont aussi globalement revu leurs garanties tarifaires.
RISQUES CYBER ET « GREENWASHING »: DEUX PREOCCUPATIONS DE L’EIOPA.
Ce sont décidément deux sujets à l’ordre du jour : les risques cyber et l’approche « durable » de la conduite des affaires, basée sur des préoccupations environnementales, sociales et de bonne gouvernance (ESG). Deux publications récentes de l’EIOPA y sont consacrées.
La dernière en date est un document de réflexion sur les risques informatiques en présence et sur les moyens de les intégrer dans les stress tests des entreprises. Elle est datée du 24 novembre et comporte une enquête à laquelle les parties intéressées peuvent répondre jusqu’au 28 février 2023. Le document s’inscrit dans une série consacrée aux stress tests comprenant déjà une approche méthodologique générale et une déclinaison pour les risques climatiques.
En un an, le risque cyber est passé de la cinquième à la troisième place des risques classés par matérialité, juste après le risque macro et le risque de marché, mais devant le risque de crédit. La digitalisation croissante des opérations, la concentration d’activité et de tâches informatiques auprès de tiers, l’extension du télétravail et, de manière plus conjoncturelle, la guerre en Ukraine sont vus comme les principaux facteurs d’aggravation du risque cyber. La question peut être abordée sous deux angles : les risques courus par les assureurs dans leur propre entreprise (résilience) et ceux de leurs clients, qu’ils transfèrent sur leur bilan par des couvertures spécifiques (souscription). A en croire certains sondages, la première catégorie est perçue comme la plus préoccupante (+92%). Néanmoins, le risque systémique ne peut pas être négligé, qu’il ait une origine malveillante ou naturelle (tempête magnétique).
Le document passe en revue les événements à intégrer dans les scénarios (altération de données, refus de service, rançons, défaillance d’un service en nuage ou de l’alimentation en énergie…). Il propose des métriques et s’interroge sur la pertinence d’aborder les deux aspects du problème en solo ou au niveau des groupes. On notera qu’à ce jour, seuls trois pays (Royaume-Uni, Belgique et
Singapour) ont introduit structurellement les risques cyber dans leur politique de stress tests. Dans un autre ordre d’idées, l’EIOPA s’inquiète de la conformité des entreprises et instruments financiers labellisés « ESG » avec leurs engagements. Des entreprises s’engagent à respecter au-delà des minima réglementaires, certains critères en matière d’environnement, de droit du travail, de lutte contre la corruption ou la violence. Ainsi feront-elles un effort particulier en matière de transparence, de politique salariale, elles s’abstiendront d’investir dans des secteurs sensibles, comme les armes ou les industries les plus polluantes, que ce soit en direct ou à travers des fonds. Cette position est susceptible de leur procurer des avantages administratifs ou fiscaux, mais surtout un avantage concurrentiel auprès des segments de marché de plus en plus larges qui partagent de telles préoccupations. Mais la réalité correspond-elle toujours aux engagements ? Certains signes permettent d’en douter. En Belgique, par exemple, la FSMA s’est livrée à un exercice de contrôle, d’où il découle que 40% des entreprises et des instruments financiers labellisés « ESG » ou « Verts » s’écarteraient significativement des critères qui leur ont valu cette qualification. Le phénomène se vérifie plus particulièrement dans le cas des investissements en cascade, ce qui suscite l’expression « greenwashing ». C’est pourquoi l’EIOPA a lancé un appel à témoignages sur les pratiques du secteur, en réponse à un mandat de la Commission datant de mai 2022. L’opération est d’ailleurs menée conjointement avec les deux autres superviseurs financiers européens et l’enquête EIOPA comporte une section commune avec les deux autres branches, dénommée « trans-sectorielle ». Les parties intéressées, autorités de contrôle, entreprises, personnel académique ou associations, n’ont que jusqu’au 10 janvier prochain pour répondre à cet appel.
EVENEMENTS A VENIR
- Le 9 Février 2023 : Conférence ILAC : Investor relations in the insurance industry