Actu’Air N°35 : Juin 2019
- On 5 juin 2019
- En Actu'Air
EN BREF :
- 7 mai : DSP2 : la nouvelle loi européenne sur les données après le RGPD : Après le RGPD, l’Union européenne s’apprête à adopter une nouvelle loi sur les données : la DSP2 ou Directive Européenne sur les services de paiement. Alors que l’entrée en vigueur est prévue pour le 14 septembre 2019, de nombreuses entreprises risquent d’être prises au dépourvu.
- 7 mai : L’EIOPA répond aux questions des professionnels au sujet de Solvabilité II: L’EIOPA publie les réponses aux questions des professionnels au sujet de Solvabilité II. Elles concernent notamment la Directive Solvabilité et l’application de la mesure transitoire sur le risque de concentration, le règlement délégué Solvabilité et les QRT.
- 21 mai : L’EIOPA a publié un rapport sur le calcul de l’UFR (ultimate forward rate) pour 2020 : concernant l’euro, le taux à terme ultime (UFR) passera à 3.75 % et sera applicable pour la construction de la courbe des taux sans risque utilisée pour les calculs prudentiels le 1er janvier 2020.
BIG DATA: UN RAPPORT FOUILLE DE L’EIOPA
Le 8 mai, l’EIOPA a publié un volumineux rapport intitulé « Big Data Analytics : « a thematic Report ». Ce document de 62 pages constitue la contribution de l’organisme à une étude plus large commandée par le Comité conjoint des autorités européennes de surveillance.
Le rapport s’attache à décrire la montée en régime des techniques liées aux « Big Data » dans deux branches d’assurance : l’automobile et la santé. 222 assureurs ont participé à une enquête qui montre qu’environ un tiers d’entre eux recourt aux techniques considérées. L’approche Big Data ne remplace pas l’approche traditionnelle de la collecte de données par les assureurs, mais elle s’y superpose et s’y combine.
L’une des constatations majeures est que toute la chaîne de valeur est concernée, même si, conformément aux attentes, les points névralgiques sont la conception de produits, la souscription et le pricing. Sans surprise, l’usage des Big Data et des techniques associées (intelligence artificielle, machine learning, cloud computing), aboutit à une segmentation accrue de la clientèle et à des écarts de tarification plus importants.
L’enrichissement des données est constitué pour une part de données comportementales personnalisées fournies par le client lui-même, parfois au moyen d’objets connectés. D’autres données sont apportées par des fournisseurs spécialisés. On notera au passage la contradiction au moins apparente entre l’affinement extrême de la personnalisation et l’abandon d’une donnée structurante comme le sexe de l’assuré ou la discrète percée du « droit à l’oubli ».
Dans ses conclusions, l’EIOPA se réjouit de l’apport des Big Data à l’amélioration de l’offre d’assurance, tout en relevant des points d’attention en matière d’éthique, de protection de la vie privée, de dépendance à l’égard des fournisseurs de données, d’évaluation des modèles et de transparence des algorithmes. Une étude sera menée
sur les interactions possibles des nouvelles techniques avec le référentiel Solvabilité II. Un chantier que le régulateur compte aborder sans tarder, en étroite collaboration avec les autres autorités de surveillance du secteur financer, en impliquant les régulateurs nationaux et les acteurs du marché : assureurs, distributeurs, consommateurs…
UN PREMIER TRIMESTRE FLAMBOYANT POUR L’ASSURANCE LUXEMBOURGEOISE
Le Commissariat aux Assurances a dévoilé les données de marché agrégées pour le premier trimestre 2019. Le point le plus spectaculaire concerne l’assurance non-vie, dont l’encaissement fait un bond de 218% par rapport à la période correspondante de 2018. En cause, l’arrivée à Luxembourg de treize nouveaux opérateurs, largement tournés vers l’assurance non-vie internationale destinée aux entreprises et qui y ont élu domicile à la suite du Brexit. Sous cette énorme poussée, l’encaissement toutes branches confondues progresse de 46%. Avant même d’avoir sorti ses derniers effets, le Brexit aura transformé la structure du marché luxembourgeois de l’assurance, tout en lui conservant son caractère très international.
La progression en vie se limite à 7,2%, avec un accroissement de 28% en taux garantis et une décrue de 4,5% en unités de compte. Un effet de momentum plutôt judicieux, si l’on considère la piètre performance des marchés au second trimestre.
EVENEMENTS
- Jeudi 6 juin 2019 : Assemblée générale de l’ILAC 2019
- Jeudi 20 juin 2019 : Conférence ILAC « régimes complémentaires de pensions : modification de la loi du 8 juin 1999 – quels impacts ? »